28 mars 2006
Je te salue, ô vermeillette fente...
Le vieux Ronsard! Un sacré l'abbé!
Je te salue, ô vermeillette fente...
Je te salue, ô vermeillette fente,
Qui vivement entre ses flancs reluis;
Je te salue, ô bienheureux pertuis,
Qui rend ma vie heureusement contante!
C’est toi qui fais que plus ne me tourmente
L’archer volant qui causait mes ennuis;
T’aiant tenu seulement quatre nuits,
Je sens ma force en moi déjà plus lente.
O trou, trou mignard, trou velu,
D’un poil follet mollement crépelu,
Qui à ton gré domptes les plus rebelles;
Tous ces vers galants devaient, pour t’honorer,
A beaux genoux te venir adorer,
Tenant au poing leurs flambante chandelles.
Pierre de Ronsard.
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