L’OCÉANE
Toi, lorsque le temps est à l’amour,
Et le vent dans ta voilure
T’as l’océan en bas du ventre,
Et sous ta jupe,
Dans la mouillure,
Tu appareilles pour le grand large.
Tu fais l’amour avec la vague
Entre les bras d’un chien de mer
Qui fait ses dents
A aiguiser tes seins.
Tu humes le vent sous les aisselles
De ce grand fauve
Qui te possède
Et que tu domptes
A la mouillure de tes cuisses.
En remontant dans ton bassin
Il suit ta houle et s’insinue
De sel et d’algues jusqu'à ta bouche
En s’enroulant entre tes hanches
Où tu respires
Tout son désir à marée haute.
Quand le soleil se saigne à l’horizon
Et dans ton cri qui en jaillit
Tu coules à pic dans le ressac
Pour t’échouer sur son rivage
Où tu attends
Qu’il se déverse entre tes flancs
Pour en rouler comme un galet
Sous le sable qui te submerge.
T’as fait l’amour avec la mer
Et sur ton drap tissé de ciel
Reste l’écume de tes désirs.