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22 juillet 2009

LES LOUVES II

Dans une clairière, violemment éclairée par la lune rousse, un grand loup blanc, immaculé, un mâle flamboyant se dresse dans toute sa puissance de fauve. C'est un magnifique athlète dont les muscles saillent sous le poil. Il incarne la force animale à l'état brut dans une suprême élégance. Souverain absolu de sa meute, il n'y connaît pas de rival. Ses yeux jaunes et phosphorescents irradient d'une cruauté teintée d'érotisme. Deux louveteaux dorment entre ses pattes. Sa femelle, couchée à l'écart, en peu en contre bas, fixe ardemment cette femme qui avance prudemment dans sa nudité blanche ourlée de blondeur, d'un pas presque silencieux. Si le mâle manifeste la plus profonde indifférence  pour cette créature étrangère à son monde, elle détaille la Femme qui s'approche avec une convoitise toute sexuelle, proche de la luxure. Si ses formes sont plus douces,  elle rayonne d'autant de force et de sensualité sauvage et magnétique que son mâle. L'univers entier se met à vibrer, à palpiter. L'atmosphère devient lourde. La terre tressaille. Une énergie généralisée de rut s'empare de la nature. Seul, le Loup demeure en dehors de tout cela. Il n'est pas concerné par cet incendie qui embrase tout. Il est clair pourtant que rien ne va se passer sans son assentiment. Son pouvoir sur les êtres et les choses est tel que chacun sait d'instinct que d'un bond, ou d'un simple grognement, il peut tout arrêter. La meute encercle la scène, silencieuse, comme venue à une cérémonie sacrée. Un mystère qui les dépassera tous, humaine, animaux, végétaux, minéraux, va se réaliser et donner une nouvelle cohérence au cosmos.

Les jambes de la Femme ne la soutiennent plus.  Elle tombe à genoux et s'allonge contre la Louve  qui pose sa tête sur ses seins, emprisonnant ses yeux dans les siens. Quand elle enfouit ses doigts dans la toison de l'animal, un long frémissement, proche de l'orgasme, lui lézarde les reins. Elle retient un hurlement. Le désir brutal lui ouvre un monde nouveau, le continent inconnu de l'animalité, de la bestialité. Elle est au delà de tout ce qu'elle pu jusqu'alors imaginé, fantasmé. Tout en jouant avec les poils de la Bête, prise d'une impudeur qu'elle ne se connaît pas, elle glisse vers sa vulve qu'elle effleure légèrement. La Louve  se relève, et lui dit :

« Bienvenue à toi oh ma soeur. Oui, tu es ma soeur, tu es ma jumelle. Mon identique au delà de la race, de l'espèce qui ne sont qu'illusions. Tu es revenue aux temps d'avant le temps humain. Le temps d'avant les dieux inventés par les humains, où nous étions tous animal humain et humain animal. En ce temps là, la sexualité s'effectuait avec tout ce qui est animé, car tout ce qui est animé participe du même principe, de la même unique réalité. Seules les formes sont multiples. Entre toi et moi, il n'existe aucune différence de nature.
Regarde autour de toi. Les femelles t'admirent et les mâles bandent pour toi. Tu es belle. S'ils le pouvaient, ils te couvriraient tous et toutes, l'un après l'autre. Les femelles aussi jouiraient de toi. Mais le Maître de la meute, celui qui me fait des petits et qui n'en fait qu'à moi, ne leur permettra pas. Tu l'a compris, je le sais. Rien ne se fait ici qui ne soit de sa volonté. Et de sa seule volonté. Ni toi ni moi n'avons le choix. Nous sommes soumises, comme tout ce qui nous entoure, à cet être divin, divin parce qu'il possède les forces de la nature et qu'il leur commande. Et tout lui obéit. Et maintenant, toi et moi allons lui obéir aussi. Il veut notre accouplement que dans ton monde, dans ton temps, on qualifierait doublement contre nature. Pourtant, il n'y a rien de monstrueux. Juste la nature dans ce qu'elle a de plus beau, de plus puissant, de plus originel.
Comprends que nous sommes soeurs par nos sexes semblables, destinés à accueillir le phallus, à recevoir la semence qui nous fera enfanter de la vie sous toutes ses formes.
Viens. N'aies aucune peur. Toi et moi, nous sommes femelles.
Et nous serons femme et bête, bête et femme, mâle et femelle, femelle et mâle tout à la fois. Quand nous aurons joui, l'univers t'en sera différent. Viens, tu es belle et j'ai le désir de toi, de ton corps qui est ton âme. mais saches – le dès maintenant. Notre étreinte n'a d'autre but que de te préparer au Grand Coït universel lorsque le Roi viendra s'unir à toi. »

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  • Éros est un dieu libertin et anar qui prend plaisir à semer le désordre dans le coeur des hommes, se jouant de leurs lois pour n'en respecter qu'une seule, celle de l'Amour et du Sexe, cette grande force créatrice dont il est question ici.
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