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2 octobre 2009

NUIT MAGIQUE

Tu es venu. Ton sourire moqueur et carnassier, fut sans ambiguïté. « Tu es appétissante ma belle et je vais te déguster. » Tu m'as plu. Et tu fus convaincant. Un homme me désirait? Pourquoi pas! La chair est la chair et elle a ses exigences. Et depuis le temps, que la mienne criait famine! Peu à peu, ma sensualité anesthésiée se réveillait. nous faisions l'amour très agréablement, sans nous compter le plaisir. La pratique du sexe contribuait à mon équilibre psychique. mais je n'étais pas totalement satisfaite. Un sentiment d'incomplétude persistait sans que je sache ce que je voulais au juste.

Ce jour là, nous n'avions pas bougé. Plage et sieste, sieste et plage. Et naturellement, malgré la chaleur, câlins coquins. Le soir, en nous couchant, re – câlins bien entendu avant de s'endormir. J'ai le sommeil léger et un bruit  dans la rue m'a réveillée. Toi, tu dormais couché sur le ventre, de ce sommeil de plomb que rien, jamais ne peut troubler. Dans la pénombre, ta joue mal rasée, ta main abandonnée, ton souffle apaisé, et puis ta moue d'enfant innocemment pervers, vaguement boudeur, qui te rendait une fragilité que je n'avais encore jamais remarquée et qui en rajoutait à ta sensualité. Comme tu semblais fragile! Si fragile que je me sentais devenir mère / amante, protectrice, consolatrice. Je t'ai regardé dormir un bon moment sans bouder mon plaisir.

J'étais déjà loin d'être vierge, mais pour la première fois, je lisais un corps d'homme. C'était ton corps. Et je pouvais le toucher, là et comme j'en avais envie, en toute liberté. En effleurant tes fesses, ton dos, tes cuisses mes doigts apprenaient à réveiller ta chair. Tu gémissais doucement. Quand tu t'es retourné, je me suis collé à toi en te mordillant les lèvres. Ta bouche m'a répondu. J'aurais pu continuer à t'embrasser ainsi des heures durant.

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En bas de ton ventre,  le phallus, le membre roi, ton sexe, superbe, exhibant sa puissance, impérieux. Il se dressait, terriblement attirant, triomphe palpable de sa virilité, se déployant lumineusement comme un hommage à ma féminité. Je le regardais comme je n'avais encore regarder un pénis, c'est à dire que je le dévorais des yeux. Quelle beauté! J'en perdais toute réserve, toute pudeur. Je ne fus plus que femme désirante dont le désir n'était pas un manque mais un excès d'énergie qui débordait et dont je ne pouvais contenir le flot. A t'embrasser, te caresser, te lécher ainsi,  j'aurais pu jouir sans que tu me touches. Toi, tu frissonnais et dans chacun de ses frissons, ta peau laissait passer sa lumière dans mes mains. J'ai joué avec toi sans retenue. D'une totale passivité, les yeux toujours clos, tu ne bougeais pas d'un poil.

Il me fallut absolument contraindre ce sexe que je sais impatient de me dominer, le soumettre, me l'approprier, le faire mien, plus encore que de le posséder, de le maîtriser, l'assimiler, l'intégrer à ma propre chair. Je voulais l'absorber, en le fondant comme une pièce de métal dans mes entrailles. Et je m'en suis brutalement ressentie femme, réellement femme, complètement femme pour la première fois de ma vie sans comprendre ce qui m'arrivait vraiment. Le ventre en flamme, je me suis  allongée sur toi t'invitant, du bout des doigts, à me pénétrer.

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Dans un ciel en furie, déchiré, empalée par ma fleur en déchiquetée sur cette tige de chair en fusion dont je me labourais, j'inventais, mille et mille et un jeux et autant de variantes. Mon imagination était déchaînée. Je me laissais aller, dans une danse endiablée, à une sensualité exacerbée dont je ne me serais jamais crue capable. Et j'en retirais une joie infinie.  C'était donc cela, le désir, le plaisir au féminin?  Un sourire de victoire éclairait mon visage, s'épanouissait dans ma poitrine, dans mes seins, se répandait dans mon ventre, inondait mes cuisses pour couler sur tes cuisses, remonter jusque dans ton coeur humecter tes lèvres et enfin se poser sur tes cheveux comme une couronne. Je te faisais roi en dansant sur toi.

Plusieurs fois je t'ai senti proche de l'explosion. Je t'en ai empêché. Je n'étais pas prête. Pas déjà, pas si vite. Je voulais aller chercher la jouissance au plus profond de moi, au plus profond de toi. Plus je la retarderais, et plus elle serait violente, plus elle nous unirait l'un à l'autre. Je voulais cet orgasme partagé dont j'avais tant rêvé et que je n'avais encore jamais eu, celui qui me transfigurerait. Et je le savais. Il était là. J'étais au bord du précipice, mais il était trop tôt pour sombrer dans cet abîme.  J'en avais mal de nous retenir. Tu tremblais de l'effort que je t'imposais. J'eus à peine conscience de ta semence qui giclait pendant que je me caressais frénétiquement. Sous ses jets brûlant, un soleil a éclaté dans tous mes organes, m'emportant en un lieu encore inconnu de moi. Un instant je ne suis sentie voler. Je jouissais de ma propre jouissance mais aussi et surtout de la tienne dont j'avais été la maîtresse. Encore dans le flou, nos regards en se croisant étaient chargés de la promesse de pouvoir jouer de tous les possibles d'une douce violence amoureuse. Épuisée de ces orgasmes simultanés, je me dégageais et retombais contre toi. Heureuse comme je ne l'avais jamais été. Amoureuse jusqu'au bout des ongles. J'étais enfin Femme et je venais de connaître l'Homme. Avec des majuscules. Après un léger baiser sur la bouche, nous nous sommes endormis dans les bras l'un de l'autre, sans autre forme de procès.

Le lendemain, au réveil, le monde était différent. La donne avait changé. Je n'étais plus la même. Je n'étais plus cette femme baisable mais sans plus, je suis réaliste, cette femelle, cette mère, cette épouse, voire cette bonne à tout faire qu'un féodal jadis lutinait quand l'envie l'en prenait avec une obligation d'orgasme pour satisfaire son ego de mâle qui ne comprenait d'ailleurs pas que la plupart du temps j'avais été bien trop passive devant ses exigences pour ne pas simuler.  Le silence qui suivait était toujours lourd de vents mauvais. Il me restait toujours un arrière goût désagréable. L'arrière goût de n'avoir jamais eu le choix. Avec toute la force ignée de la féminité,  dans toute ma puissance à aimer, j'ai fait, cette nuit là,  l'amour à un homme, de tout mon corps, de toute mon âme. Je sais jouir d'un homme et le faire jouir, en proie à ma seule passion. Moi aussi, je possède ce pouvoir, ce fabuleux pouvoir de jouir, et de faire jouir. Il n'est donc pas exclusivement masculin. Je vibre, frémissant comme l'eau sur le feu, dans la moindre de mes cellules de la puissance de la Femme, au delà de toute ma volonté. Faire l'amour est magnifique, c'est un don absolu de soi, un plaisir sublime qu'on donne et qu'on reçoit en même temps. Il suffit seulement de faire confiance et de se faire confiance. Désormais unique maîtresse de ma chair et de ses élans, je n'étais plus l'objet passif d'un mâle mais sujet agissant librement avec et dans son corps. Libre dans mes désirs sans peur d'un jugement de valeur, toujours défavorable, je ne pouvais donner et recevoir que selon mon  seul gré. Plus rien ne peut m'être imposé ni refusé, pas une caresse, pas un baiser. Je suis affranchie de cette vieille servitude sexuelle de mes ancêtres, réputées inaptes à l'extase. Je me suis extraite de cette obligation d'orgasme nécessaire à l'ego masculin.

Dans tes yeux, je ne vois plus que la femme que je suis. Celle qui ne connaissait que le noir, le blanc et quelques nuances de gris du sexe recouvert de la poussière des temps anciens, celle là a disparu.  Dans les bras l'un de l'autre, par le regard, la tendresse des caresses et des baisers, par nos sexes en vrille au plus profond de nous – même, par nos peau qui nous lient l'un à l'autre, dans nos mots et nos silence d'une légèreté de plume, nous partageons toutes les couleurs du prisme qui nous imprègnent. Le sexe n'est plus le seul à parler. Je marche avec toi, main dans la main, sur la voie royale du désir, du plaisir, du désir et du plaisir. Je te veux dans ma vie et je n'ai plus peur. Mon homme, c'est toi. Ce ne peut être que toi auquel je suis lié par toutes les fibres de mon corps. Ce ne peut pas être autrement. Et je ne fais plus de prière quand nous visitons les églises. Confiance en la vie, en toi, en moi, en nous. Je crois bien que c'est le lendemain matin que pour la première fois je t'ai dit « je t'aime ». Et tu m'as répondu « moi aussi je t'aime » mais j'ai attendu pour te le dire que tu sois prête. C'est fait . » Toujours ton assurance parfois agaçante! C'était, mon bel amour à moi, une riche idée que ces vacances en Italie. Il nous faudra y revenir. Car l'alchimie jouissive du masculin et du féminin de cette nuit italienne opère toujours, et crois – moi, pour longtemps encore. Mais ne te fais pas d'illusion. Ne crie pas victoire. Ne gonfle pas ton ego de mâle comme un jabot de coq. La révélation que j'ai eu dans cette nuit italienne, même si, je te l'accorde je ne pouvais la vivre qu'avec toi, ne vient que de moi. Et ne me dis surtout pas que tu as fais exprès de rester si peu agissant. Ta passivité n'était due qu'au sommeil dont tu sortis à peine.

qsdf

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Commentaires
C
Écriture superbe ! <br /> Quelle belle révélation à soi ! <br /> Je découvre votre blog, c'est un réel plaisir de vous lire... merci
Nexus / Sexus
  • Éros est un dieu libertin et anar qui prend plaisir à semer le désordre dans le coeur des hommes, se jouant de leurs lois pour n'en respecter qu'une seule, celle de l'Amour et du Sexe, cette grande force créatrice dont il est question ici.
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