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Nexus / Sexus

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26 novembre 2009

SON CORPS

Ce n'est pas un ange,

mais un être de chair au sang chaud, appelé jusqu'en plein midi à la nudité partagée, à la simple jouissance et au bonheur de vivre.

Dans la clarté de l'ombre de ce jardin où nous veillons ensemble,

à moitié dévêtue et de beauté évidente,

allongée sur ce lit d'herbes folles et de fleurs de la passion où je retarde la fin des moissons,

elle se montre sans pudeur, le corps déployé au seul gré du flux de ses frissons autour de cet iris, porte ouverte sur la tentation.

Endimanchée d'un arc en ciel vaporisé,

dans l'éclat de sa gorge vive à cru, de ses lèvres à haute tension, de l'iode de son sourire, l'impudicité me noue à ses chevilles.

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Corps de femme,

regard dénudé d'hiver cerclé des rides du printemps, épaules de soie douce, bras éveillés sur la tendresse du jour, mains au doigté infaillible, seins de pomme sans pelure, aines aux pouls battants, ourlet de blond froissé en bas du ventre, bassin délié où s'attachent des cuisses de danseuse indécente, 

son corps

complice et complaisant,

verger voluptueux

moissonné des étreintes inlassables


de l'amant vendangeur assidu qui s'y arrime.

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19 novembre 2009

ELLE EST NUE

Dans une ville inondée par le soleil d'hiver,

il la voit nue et libre,
imaginée d'avance offerte,

nue de tout

sauf de la cruauté d'une beauté ivre d'elle – même,
rayonnante de son envie de houle à la fleur de sel,
les seins à tous les vents et le ventre au soleil et le rire du plaisir qui lui danse à la tête,

libre,

sauf de la fureur de qui ne sait pas vivre sans passion,
porteuse du dangereux frisson de cette volupté  sauvage qui bat dans les veines bleues de sa peau blanche,

dans le halo de son rêve il la voit,
femme,
libre,
nue
et ardente,

affamée à la bouche humide et gourmande d'un bonheur opulent incarné et jouissif

et qui ne cède rien quant à la jubilation dans la joyeuse puissance de vivre.

Entre ses cuisses en blond mises en eau,
le filigrane nerveux et dessiné en creux  de l'urgence de vivre et de la voracité du désir,
prend le jour comme on enfile des gants dans l'élégance.


Parée pour la jouissance,

elle monte à cru la vie en amazone, jupe ouverte sur un parfum de femme sans maquillage, 

cravachée aux aisselles

d'un baiser d'homme qui la mord.


Il l'a vue,

allongée sous ses yeux
coulant pour lui entre ses hanches une écharpe de brume et de silence tissée de son espérance 

qu'il viendra au fil de son sommeil
la rejoindre dans ses rêves.


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12 octobre 2009

LE CHANT DU GRILLON

L'érection de la nuit lui déchire le ventre et le tire du sommeil.

Elle dort.
Une litanie métallisée miel et poivre pulse de son sexe découvert mis au repos.

Sur sa poitrine en désordre,
les graffitis desséchés de sa jouissance d'hier
et comme un reste de soupirs, empourpré tenace, qui flotte autour de la chambre.

Penché sur elle, il  lui descelle les lèvres
Et son haleine lui répond.

Calligraphe attentif, il brode sa parole sur sa peau, dénouant ainsi les derniers rubans de sa pudeur. Ses mots se perdent dans le silence d'un drapé de transparence.

Elle gémit,

pendant que ses doigts la remontent et qu'il dépose de la bouche des morceaux d'arc en ciel sur ses seins,
Sa violente envie de virilité impatiente
L'impérieuse nécessité

de le faire maître du destin de ses reins pour l'y contraindre à son diapason.

de

Quand il atteint le coeur de  sa blondeur secrète, à lui seul accessible, elle pleure,

Soleil fendu en deux,
Mer ouverte dans le lit,

de le sentit nager en elle.


De sa fleur saturée, elle le supplie de son oraison rauque qui le couvre


Et elle jouit.

Elle jouit
Vrillée sur la racine écarlate
D'un chant obsédant de grillon.




2 octobre 2009

JOUIS VITE

L_abeille1

Indécente et lascive,
Viens,
Impudique et lubrique.

Nos mains serpents
Sur nos peaux nues et luisantes
Sifflent et glissent l'appel

Au sexe
A l'amour
Et à la volupté.

Les corps s'éclatent
Battus par le désir
Et notre démesure.

Prends - moi
Baise – moi,
Et sois à moi.

Ventre incendié
Je m'ouvre à toi
Jusqu'à ma déchirure.

Jouir de toi
Jouir de moi
Jouir de soi et de l'autre.

Jouis vite mon amour
Jouis vite
C'est une urgence.

2 octobre 2009

NUIT MAGIQUE

Tu es venu. Ton sourire moqueur et carnassier, fut sans ambiguïté. « Tu es appétissante ma belle et je vais te déguster. » Tu m'as plu. Et tu fus convaincant. Un homme me désirait? Pourquoi pas! La chair est la chair et elle a ses exigences. Et depuis le temps, que la mienne criait famine! Peu à peu, ma sensualité anesthésiée se réveillait. nous faisions l'amour très agréablement, sans nous compter le plaisir. La pratique du sexe contribuait à mon équilibre psychique. mais je n'étais pas totalement satisfaite. Un sentiment d'incomplétude persistait sans que je sache ce que je voulais au juste.

Ce jour là, nous n'avions pas bougé. Plage et sieste, sieste et plage. Et naturellement, malgré la chaleur, câlins coquins. Le soir, en nous couchant, re – câlins bien entendu avant de s'endormir. J'ai le sommeil léger et un bruit  dans la rue m'a réveillée. Toi, tu dormais couché sur le ventre, de ce sommeil de plomb que rien, jamais ne peut troubler. Dans la pénombre, ta joue mal rasée, ta main abandonnée, ton souffle apaisé, et puis ta moue d'enfant innocemment pervers, vaguement boudeur, qui te rendait une fragilité que je n'avais encore jamais remarquée et qui en rajoutait à ta sensualité. Comme tu semblais fragile! Si fragile que je me sentais devenir mère / amante, protectrice, consolatrice. Je t'ai regardé dormir un bon moment sans bouder mon plaisir.

J'étais déjà loin d'être vierge, mais pour la première fois, je lisais un corps d'homme. C'était ton corps. Et je pouvais le toucher, là et comme j'en avais envie, en toute liberté. En effleurant tes fesses, ton dos, tes cuisses mes doigts apprenaient à réveiller ta chair. Tu gémissais doucement. Quand tu t'es retourné, je me suis collé à toi en te mordillant les lèvres. Ta bouche m'a répondu. J'aurais pu continuer à t'embrasser ainsi des heures durant.

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En bas de ton ventre,  le phallus, le membre roi, ton sexe, superbe, exhibant sa puissance, impérieux. Il se dressait, terriblement attirant, triomphe palpable de sa virilité, se déployant lumineusement comme un hommage à ma féminité. Je le regardais comme je n'avais encore regarder un pénis, c'est à dire que je le dévorais des yeux. Quelle beauté! J'en perdais toute réserve, toute pudeur. Je ne fus plus que femme désirante dont le désir n'était pas un manque mais un excès d'énergie qui débordait et dont je ne pouvais contenir le flot. A t'embrasser, te caresser, te lécher ainsi,  j'aurais pu jouir sans que tu me touches. Toi, tu frissonnais et dans chacun de ses frissons, ta peau laissait passer sa lumière dans mes mains. J'ai joué avec toi sans retenue. D'une totale passivité, les yeux toujours clos, tu ne bougeais pas d'un poil.

Il me fallut absolument contraindre ce sexe que je sais impatient de me dominer, le soumettre, me l'approprier, le faire mien, plus encore que de le posséder, de le maîtriser, l'assimiler, l'intégrer à ma propre chair. Je voulais l'absorber, en le fondant comme une pièce de métal dans mes entrailles. Et je m'en suis brutalement ressentie femme, réellement femme, complètement femme pour la première fois de ma vie sans comprendre ce qui m'arrivait vraiment. Le ventre en flamme, je me suis  allongée sur toi t'invitant, du bout des doigts, à me pénétrer.

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Dans un ciel en furie, déchiré, empalée par ma fleur en déchiquetée sur cette tige de chair en fusion dont je me labourais, j'inventais, mille et mille et un jeux et autant de variantes. Mon imagination était déchaînée. Je me laissais aller, dans une danse endiablée, à une sensualité exacerbée dont je ne me serais jamais crue capable. Et j'en retirais une joie infinie.  C'était donc cela, le désir, le plaisir au féminin?  Un sourire de victoire éclairait mon visage, s'épanouissait dans ma poitrine, dans mes seins, se répandait dans mon ventre, inondait mes cuisses pour couler sur tes cuisses, remonter jusque dans ton coeur humecter tes lèvres et enfin se poser sur tes cheveux comme une couronne. Je te faisais roi en dansant sur toi.

Plusieurs fois je t'ai senti proche de l'explosion. Je t'en ai empêché. Je n'étais pas prête. Pas déjà, pas si vite. Je voulais aller chercher la jouissance au plus profond de moi, au plus profond de toi. Plus je la retarderais, et plus elle serait violente, plus elle nous unirait l'un à l'autre. Je voulais cet orgasme partagé dont j'avais tant rêvé et que je n'avais encore jamais eu, celui qui me transfigurerait. Et je le savais. Il était là. J'étais au bord du précipice, mais il était trop tôt pour sombrer dans cet abîme.  J'en avais mal de nous retenir. Tu tremblais de l'effort que je t'imposais. J'eus à peine conscience de ta semence qui giclait pendant que je me caressais frénétiquement. Sous ses jets brûlant, un soleil a éclaté dans tous mes organes, m'emportant en un lieu encore inconnu de moi. Un instant je ne suis sentie voler. Je jouissais de ma propre jouissance mais aussi et surtout de la tienne dont j'avais été la maîtresse. Encore dans le flou, nos regards en se croisant étaient chargés de la promesse de pouvoir jouer de tous les possibles d'une douce violence amoureuse. Épuisée de ces orgasmes simultanés, je me dégageais et retombais contre toi. Heureuse comme je ne l'avais jamais été. Amoureuse jusqu'au bout des ongles. J'étais enfin Femme et je venais de connaître l'Homme. Avec des majuscules. Après un léger baiser sur la bouche, nous nous sommes endormis dans les bras l'un de l'autre, sans autre forme de procès.

Le lendemain, au réveil, le monde était différent. La donne avait changé. Je n'étais plus la même. Je n'étais plus cette femme baisable mais sans plus, je suis réaliste, cette femelle, cette mère, cette épouse, voire cette bonne à tout faire qu'un féodal jadis lutinait quand l'envie l'en prenait avec une obligation d'orgasme pour satisfaire son ego de mâle qui ne comprenait d'ailleurs pas que la plupart du temps j'avais été bien trop passive devant ses exigences pour ne pas simuler.  Le silence qui suivait était toujours lourd de vents mauvais. Il me restait toujours un arrière goût désagréable. L'arrière goût de n'avoir jamais eu le choix. Avec toute la force ignée de la féminité,  dans toute ma puissance à aimer, j'ai fait, cette nuit là,  l'amour à un homme, de tout mon corps, de toute mon âme. Je sais jouir d'un homme et le faire jouir, en proie à ma seule passion. Moi aussi, je possède ce pouvoir, ce fabuleux pouvoir de jouir, et de faire jouir. Il n'est donc pas exclusivement masculin. Je vibre, frémissant comme l'eau sur le feu, dans la moindre de mes cellules de la puissance de la Femme, au delà de toute ma volonté. Faire l'amour est magnifique, c'est un don absolu de soi, un plaisir sublime qu'on donne et qu'on reçoit en même temps. Il suffit seulement de faire confiance et de se faire confiance. Désormais unique maîtresse de ma chair et de ses élans, je n'étais plus l'objet passif d'un mâle mais sujet agissant librement avec et dans son corps. Libre dans mes désirs sans peur d'un jugement de valeur, toujours défavorable, je ne pouvais donner et recevoir que selon mon  seul gré. Plus rien ne peut m'être imposé ni refusé, pas une caresse, pas un baiser. Je suis affranchie de cette vieille servitude sexuelle de mes ancêtres, réputées inaptes à l'extase. Je me suis extraite de cette obligation d'orgasme nécessaire à l'ego masculin.

Dans tes yeux, je ne vois plus que la femme que je suis. Celle qui ne connaissait que le noir, le blanc et quelques nuances de gris du sexe recouvert de la poussière des temps anciens, celle là a disparu.  Dans les bras l'un de l'autre, par le regard, la tendresse des caresses et des baisers, par nos sexes en vrille au plus profond de nous – même, par nos peau qui nous lient l'un à l'autre, dans nos mots et nos silence d'une légèreté de plume, nous partageons toutes les couleurs du prisme qui nous imprègnent. Le sexe n'est plus le seul à parler. Je marche avec toi, main dans la main, sur la voie royale du désir, du plaisir, du désir et du plaisir. Je te veux dans ma vie et je n'ai plus peur. Mon homme, c'est toi. Ce ne peut être que toi auquel je suis lié par toutes les fibres de mon corps. Ce ne peut pas être autrement. Et je ne fais plus de prière quand nous visitons les églises. Confiance en la vie, en toi, en moi, en nous. Je crois bien que c'est le lendemain matin que pour la première fois je t'ai dit « je t'aime ». Et tu m'as répondu « moi aussi je t'aime » mais j'ai attendu pour te le dire que tu sois prête. C'est fait . » Toujours ton assurance parfois agaçante! C'était, mon bel amour à moi, une riche idée que ces vacances en Italie. Il nous faudra y revenir. Car l'alchimie jouissive du masculin et du féminin de cette nuit italienne opère toujours, et crois – moi, pour longtemps encore. Mais ne te fais pas d'illusion. Ne crie pas victoire. Ne gonfle pas ton ego de mâle comme un jabot de coq. La révélation que j'ai eu dans cette nuit italienne, même si, je te l'accorde je ne pouvais la vivre qu'avec toi, ne vient que de moi. Et ne me dis surtout pas que tu as fais exprès de rester si peu agissant. Ta passivité n'était due qu'au sommeil dont tu sortis à peine.

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26 août 2009

LE VAMPIRE

Animal sensuel et lascif
Sauvage et exigeant
Possessif et cruel,

Dans ton absence et ma nuit blanche
Tu me possèdes et tu m'obsèdes
Jusqu'à la déraison.

3

Entre mes cuisses ouvertes
Mon sexe en érection
S'affole.

Dans une hallucination hypnagogique
Je me livre à ton ventre qui me lie
Qui m'arrime à ton désir.

Je coule entre tes seins menus et fiers
Et tu exiges du bout des ongles
Et ma chair et ma sève.

Tu m'enfiles dans le chas de ta ta bouche.
Pris à la gorge, j'accepte la morsure
Dans l'odeur de ton cul.

Soudain j'ai chaud, je sue, je gémis
Mes reins se raidissent
Je voudrais résister

Mais sous ton souffle au coin du lit
Je te cède, mon plaisir
Sur tes lèvres.

Mes rêves à la main,
Je viens de jouir
A toi.

21 août 2009

PEAU CONTRE PEAU

PEAU CONTRE PEAU


Fesses ouvertes d'espérance
Lovées au creux du ventre
Sur le point d'érection
Premières brûlures
Des jeux de mains
De bouche à bouche
Peau contre peau
Échanges de  mouillés
Perles de sueur aux aisselles
A cueillir de la langue
Odeurs du désir désiré
Doigts adoucis
Et lèvres affinées
Pour la fleur du frisson
Caresses patientes et attentives
Pour modeler
Pour sculpter la peau blanche
Dans un marbre charnel
Ressac des reins en écho
Où la passion s'échauffe
Ivresse de l'ouverture à l'autre
Corps à corps implacable
Et le plaisir infini
De ne plus désunir
Un sexe à sexe
Où les coeurs battent
Et se rebattent
A tire d'ailes
Aux hasard de leurs cartes
Pour éclater
De n'appartenir qu'à l'instant
De l'orgasme en gerbes.

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22 juillet 2009

LES LOUVES V

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L'odeur de l'humus lui remplit la bouche. Et il lui montre brutalement que c'est lui le Maître. Il la frappe, la griffe, la mord.  Quand il la saisit à la nuque entre ses crocs, elle pense fugacement qu'elle va mourir, immolée à une divinité cruelle et inconnue. Une myriade de picotements se diffuse dans son corps. Des bouffées de chaleur lui ravage les seins. Quant il enfouit son sexe jusqu'au fond de ses entrailles avec une douloureuse douceur, l'espace tout entier se met à crépiter comme du bois sec dans un embrasement général. Des milliards d'étincelles, de flammèches jaillissent de partout. Des boules de feu bondissent. La forêt sue par tous ses pores et sa sueur retombe en pluie drue et chaude. C'est une folie, la folie de la création du monde, de l'instant du big  bang, du premier matin où tout s'est réalisé. La vie fuse, puissante, indestructible, féconde à l'infini. Le Loup fait preuve d'une parfaite maîtrise de lui – même. A le croire presque étranger à ce qui se passe, comme un maître de cérémonie seulement concerné par l'ordonnancement des choses. Attentif aux palpitations de sa vulve, il ne jouira que lorsqu'elle sera prête à jouir de son éjaculation. Il ne la couvre que pour atteindre leurs deux orgasmes simultanés qui les emporteront vers ces contrées primitives de lui seul connues et auxquelles il l'initie.

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De longs jets brûlants lui déchirent enfin le ventre et la libèrent. Une gerbe sonore jaillit de son ventre, se déploie jusqu'au ciel, se répand sur la terre. Elle hurle une note d'une incroyable pureté, longtemps tenue et qui ne s'éteint que pour reprendre de plus belle dans une symphonie de soupirs et de gémissements qui forment une masse homogène avant de s'émietter dans son extatique inconscience. Elle jouit, elle jouit pendant que la meute lance un gigantesque hurlement de joie sacrée. Son utérus accouche du soleil, coule de son ventre, inonde tout sur son passage pendant qu'elle s'envole pour se dissoudre dans le ciel et la terre et tout ce qui les habite, légère comme la feuille, lourde comme la pierre. Eau vive, elle saute de rocher en rocher pour se perdre dans la mer dont elle n'est plus que les vagues. Elle est l'air que tout respire.

Revenue à elle, sous le regard du grand carnassier, elle sent sa semence lourde et gluante se disperser en elle, imprégner la moindre de ses cellules. Elle s'abandonne à un sentiment de plénitude. Elle est grosse, au plus profond d'elle – même, d'un orgasme d'une inépuisable fécondité. Tandis que le monde poursuit sa route.

Réveillée dans un sursaut elle a le sentiment obscur du rite sacré accompli. L'opacité de la nuit se déchire. La lumière revient. Elle est dans son lit. A – t – elle rêvé? Elle a pourtant la certitude d'avoir participé, cette nuit, à une cérémonie païenne, barbare, rendant gloire à la vie dans toute sa sauvagerie, rendu un culte au mâle dans la femelle, reçu l'offrande de la vitalité du sperme. Elle est épuisée dans ses draps en bataille, les cuisses trempées. Autour d'elle, dans la ville, la vie reprend son cours. Ce soir elle dormira avec son amant. Elle ne doute pas que lorsqu'elle le sentira éclater en elle, elle pensera à un grand loup blanc rencontré au coin d'une nuit qui flambait sous juillet.

François d'Alayrac – Juillet 2009

22 juillet 2009

LES LOUVES IV

Le Loup, tout près maintenant, la transperce de son regard d'acier. Et elle se met à danser pour lui. Étrange ballet dans lequel elle se lâche dans une lubricité qu'elle ne soupçonnait pas. Elle n'est plus que la femelle qui implore le mâle. Elle glisse, elle rampe, elle ondule, se couche, plie et détend sa nudité pour l'ériger comme un appel hurlé à l'accouplement. A genoux, rejetée en arrière, elle lui présente son sexe dévasté d'un feu qui transcende toute frontière entre les êtres vivants. Elle a envie de lui, de sa meute, des arbres, des herbes, des fleurs, des astres, de la terre, des nuages, qu'ils la prennent, la possèdent. En s'unissant au Loup, elle veut copuler avec la nature entière, la faire jouir et en jouir. Jamais encore, elle ne s'est sentie à ce point en gésine de désir, de plaisir, toute entière dominée par un sexe qui bande. Ce phallus qui étincelle comme un poignard est prêt pour sa mise à mort. Elle n'en éprouve aucune crainte. Dans le monde où elle est, la mort n'existe pas. La vie, dans l'unité de sa multiplicité s'est emparé d'elle et elle en vibre, en gronde, comme un volcan au bord d'un grand débordement qui va tout ravager pour que tout en renaisse. Peu lui importe que qui adviendra.


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Elle se couche sous la Bête et s'accroche au corps du fauve. En proie à une gourmandise frénétique, elle s'approche de son sexe dressé et le porte à ses lèvres. Elle l'absorbe, le suce, se regale de sa saveur, de son velouté pendant que le Loup la lèche avec une douceur infinie.  La fourrure entre ses cuisses la rend folle. Elle finit par croire qu'il est à elle, qu'il lui appartient. Elle pense se l'être approprié, l'avoir fait sien, intégré à sa propre chair. Être mâle à son tour.

Mais le Loup, mais est – ce encore un loup ou un homme, elle ne sait pas, le Loup se dégage de son éteinte et la couche sur le ventre. Elle se redresse et se met instinctivement à quatre pattes, la croupe relevée et offerte, dans l'attitude commune à toutes les femelles animales.

L'odeur de l'humus lui remplit la bouche. Et il lui montre brutalement que c'est lui le Maître. Il la frappe, la griffe, la mord.  Quand il la saisit à la nuque entre ses crocs, elle pense fugacement qu'elle va mourir, immolée à une divinité cruelle et inconnue. Une myriade de picotements se diffuse dans son corps. Des bouffées de chaleur lui ravage les seins. Quant il enfouit son sexe jusqu'au fond de ses entrailles avec une douloureuse douceur, l'espace tout entier se met à crépiter comme du bois sec dans un embrasement général. Des milliards d'étincelles, de flammèches jaillissent de partout. Des boules de feu bondissent. La forêt sue par tous ses pores et sa sueur retombe en pluie drue et chaude. C'est une folie, la folie de la création du monde, de l'instant du big  bang, du premier matin où tout s'est réalisé. La vie fuse, puissante, indestructible, féconde à l'infini. Le Loup fait preuve d'une parfaite maîtrise de lui – même. A le croire presque étranger à ce qui se passe, comme un maître de cérémonie seulement concerné par l'ordonnancement des choses. Attentif aux palpitations de sa vulve, il ne jouira que lorsqu'elle sera prête à jouir de son éjaculation. Il ne la couvre que pour atteindre leurs deux orgasmes simultanés qui les emporteront vers ces contrées primitives de lui seul connues et auxquelles il l'initie.

22 juillet 2009

LES LOUVES III

Pendant qu'elles s'enlacent, la meute se rapproche, rétrécissant le cercle. Des dizaines d'yeux comme autant de bougies illuminent une nuit subitement devenue opaque. La Femme est dans un état second d'halluciné. Une boule de glace ardente s'empare d'elle, l'enserre entre ses tentacules. La Bête est douce et soyeuse. Voluptueusement frissonnante. Sa vulve ouverte, aux muqueuses violacées dégage une forte odeur d'humus. La Femme la caresse avec tendresse tandis que la Bête lui lèche le corps de sa langue un peu râpeuse. Elles se perdent l'une en l'autre dans une danse étrange, quasi mystique. Elles y fusionnent dans un amalgame qui les unit au ciel, à la terre, à toutes les créatures vivant sur cette planète, jusqu'au minéral qui en résonne. La Femme s'écarte et contemple le sexe de la Louve, se fraie de la langue un chemin entre les lèvres ruisselantes. Si elle le pouvait, elle se métamorphoserait en un phallus immense pour la remplir, la posséder, s'approprier son animalité. Elle se recouvre des sucs qui en coulent. Elle s'en repaît. Elle en est ivre, à la limite de l'anéantissement. La Louve gémit doucement, le museau dans la mousse. Au grognement du mâle, elle se dégage d'un coup de reins et tend sa croupe offerte, impatiente. Le bras de la Femme la pénètre sans douceur, va et vient jusqu'au coeur de l'animal. La Louve s'abandonne jusqu'à ce qu'elle jette un long feulement vers la lune et s'affale en faisant en faisant crisser les feuilles.

Temps de pause.  Mais le jeu n'est pas terminé. A l'image de la nature, la Femme est toujours au  paroxysme de l'excitation. La meute retient son souffle. En attente. La Louve se redresse et s'éloigne de la Femme prête à la pénétration du mâle. Elle comprend alors qu'elle ne mènera plus le jeu, qu'il n'est pas de retour en arrière possible, qu'il lui faut subir la loi de l'animal. Elle est prête à tout. Sans condition. Son instinct la pousse à sacrifier son humanité à ce demi dieu à la fourrure blanche.





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Le Loup, tout près maintenant, la transperce de son regard d'acier. Et elle se met à danser pour lui. Étrange ballet dans lequel elle se lâche dans une lubricité qu'elle ne soupçonnait pas. Elle n'est plus que la femelle qui implore le mâle. Elle glisse, elle rampe, elle ondule, se couche, plie et détend sa nudité pour l'ériger comme un appel hurlé à l'accouplement. A genoux, rejetée en arrière, elle lui présente son sexe dévasté d'un feu qui transcende toute frontière entre les êtres vivants. Elle a envie de lui, de sa meute, des arbres, des herbes, des fleurs, des astres, de la terre, des nuages, qu'ils la prennent, la possèdent. En s'unissant au Loup, elle veut copuler avec la nature entière, la faire jouir et en jouir. Jamais encore, elle ne s'est sentie à ce point en gésine de désir, de plaisir, toute entière dominée par un sexe qui bande. Ce phallus qui étincelle comme un poignard est prêt pour sa mise à mort. Elle n'en éprouve aucune crainte. Dans le monde où elle est, la mort n'existe pas. La vie, dans l'unité de sa multiplicité s'est emparé d'elle et elle en vibre, en gronde, comme un volcan au bord d'un grand débordement qui va tout ravager pour que tout en renaisse. Peu lui importe que qui adviendra.

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  • Éros est un dieu libertin et anar qui prend plaisir à semer le désordre dans le coeur des hommes, se jouant de leurs lois pour n'en respecter qu'une seule, celle de l'Amour et du Sexe, cette grande force créatrice dont il est question ici.
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