ELLE SAIT UN HOMME
ELLE SAIT UN HOMME
Elle sait un homme,
Unique,
Inflexible compagnon
Des élans nés au toucher de sa peau.
Elle a la saveur,
Même dans ses absences
Quand elle s’égare sur son ventre,
De ses jus, de ses sucs, de ses odeurs.
Elle connaît
La senteur fraîche de ses aisselles,
Le sens de ses bras,
Ses lèvres de haute tension.
Ses mains caressent, sculptent
Son visage, son torse, ses bras, ses jambes,
Et cette douce dureté
Qui la fend entre les cuisses.
Quand il la regarde,
Le pouvoir de l’amour
La mouille
Et la fait fondre.
Il la recouvre alors
D’une beauté qu’elle ignore
Et par laquelle immanquablement
Vient le premier frisson.
Les chevilles liées
Par l’iode de son sourire
Elle le laisse
La labourer de ses tendresses à ras bord.
En plein midi,
Elle n’appelle que Lui,
A cette nudité insensée
Qui lui donne le vertige.
Et il est le maître et roi de sa chair
Et ses joues rougissent
Comme un fer mis au feu
Quand il lui souffle sur les seins.
Pilleur, saccageur de son sexe
Il plante,
Au centre de son cœur,
L’ardente nécessité du jouir.
Et dans leur lit
Toujours ouvert à la surprise
Lui seul peut la faire éclater
Comme un fruit mûr à point.