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11 décembre 2007

LA ROBE ROUGE

Enveloppée de son seul parfum, Elle décide enfin de revêtir une robe rouge très fine, presque transparente. Elle aime cette robe, la sensualité de l’étoffe sur sa peau, son effet amplificateur de caresses lorsqu’il pose ses mains sur Elle. Elle la portait quand ils ont fait l’amour pour la première fois. Quand Elle s’allonge sur le canapé, molle de chaleur, les souvenirs refont surface.
Un an déjà. Elle n’a pas vu le temps passer. Et cela lui semble, paradoxalement durer depuis l’éternité. Rien n’a eu de réelle existence avant qu’il ne débarque dans sa vie. Lui! L’Homme! Elle ne L’appelle jamais par son prénom. Pour Elle, c’est l’Homme.
Elle a connu pourtant des hommes avant Lui. Beaucoup. Objets de sa seule jouissance, ils n’ont fait que passer, dans la fureur du plaisir qu’Elle a eu à les posséder. Elle ne leur a rien refusé pour mieux tout en prendre. Mais jamais, Elle n’a accepté de leur accorder davantage que ces rencontres brûlantes, jouissives, dans lesquelles Elle déployait tout son pouvoir de femelle sur le mâle qu’Elle laissait épuisé. Elle, Elle en repartait toujours conquérante, en chasse, à la recherche d’étalons à séduire, à soumettre, à vider. Depuis ses seize ans, quand pour la première fois elle a ouvert les jambes sous un homme, Elle a vécu ainsi. Un jour, un seul jour, ces hommes ont - ils seulement exister? Elle les a tous oubliés.

Et puis, Il a débarqué. Et Il a su faire fleurir sa maturité éclatante comme aucun autre. Elle a compris alors qu’Elle avait rencontré celui qui est l’Homme. Et tout était devenu différent. Nul n’a su accepté, joué et poussé à son paroxysme, et sans jamais se montrer brutal, toujours d’une infinie douceur, ce jeu de domination / soumission qu’Elle Lui impose. Il ne lui a jamais demandé plus que les jeux d’amour passionnés qu’ils partagent. Comme le grand prêtre dont Elle est à la fois le temple et la divinité, Il touche le profond de son âme sans jamais se livrer mais dans un don de soi total. Dans ses rituels silencieux, Il garde cette part de mystère qui n’appartient qu’à Lui et qui la fait grésiller  plus que ses mains, ses lèvres, son sexe. Il a été le premier à lui faire éprouver dans sa chair, ce magma de miel et de citron, cet amalgame de la terre et du ciel dans la tourbe détrempée de leurs averses de juillet sous l’orage. Elle ne connaît de Lui que son corps d’homme savant en sa pratique des jeux d’amour. Il n’en a pas été un autre qui lui ait fait lui cogner à ce point le cœur dans le ventre quand Il la regarde, la soulever brusquement de vagues embrasées sitôt qu’Il la touche. Elle n’avait jamais partagé une telle ardente intimité avec un homme. Jamais encore, quand ils se retrouvent au fond du lit où ils s’engloutissent, Elle s’est donnée avec une telle confiance dans l’improbable union de deux inconnus cependant chaque fois réalisée. jamais, Elle ne s’est sentie menacée dans son intégrité de femme. Sa seule peur, Le perdre, comme une morsure récurrente qui ne peut être adoucie que par ses élans de reins dans ses reins. Est - ce l’amour?  Pas sûr. Elle se méfie de ce sentiment dangereux depuis l’enfance et Elle s’en est toujours soigneusement tenue à distance. Mais avec Lui... Sans y prendre garde, sans méfiance,  Elle L’a installé durablement dans sa vie, son lit, son corps et au delà. Il n’en partira pas.  Elle s’y est liée pour mieux se L’attacher. Étrange.
Elle s’abandonne à la  réminiscence. Atmosphère hypnagogique dans l’aura des bougies, accentuée par la fumée de l’encens et la musique tibétaine qui passe en boucle. Le décor pourtant familier devient presque irréel. Elle attend l’Homme. L’Homme va venir chez Elle, en Elle. Elle flotte dans un état second, un demi coma délicieux, comme dans une dimension d’autre monde.
Ainsi songe - t - Elle en l’attendant dans la torpeur d’une soirée d’été qui s’étire presque désespérément. Quand donc va - t - Il arriver? Elle sait qu’il est encore bien trop tôt. Mais Elle ne peut empêcher  de sécréter une  sourde anxiété. Elle n’aurait pas dû se préparer aussi vite. Elle le savait, mais c’était plus fort qu’Elle. Être prête, ne pas se laisser surprendre s’Il arrivait plus vite que prévu. Elle sait pourtant qu’Il est toujours d’une ponctualité parfaite et qu’Elle n’a aucune raison de s’inquiéter. Il ne lui a jamais fait faux bond.

Elle rêve très fort à Lui. Et l’impatience monte, chauffée à blanc se fait incandescence et la met en vrille. Son ventre est vide. En vide de l’Homme. Elle a besoin de son sexe pour s’en remplir.  Elle Le veut, Elle Le désire plus que tout. Elle en est affamée. Elle veut Le faire jouir et en jouir. Exaspérante attente contre laquelle Elle a du mal à lutter. C’est une nécessité absolue, la priorité des priorités, l’urgence des urgences. Le monde pourrait bien s’écrouler sur eux, cela ne changerait rien. Il viendra sur Elle, en Elle. Mais que fait - Il donc? Malgré la chaleur de la nuit, son corps reste sec, exception faite de son entre cuisse chargé de ses sucs d’amour lourds et gluants.

Noyée dans la demi ivresse de ses rêveries devenues progressivement plus voluptueuses, les yeux mi clos, ne captant plus que la lumière diffuse des bougies, Elle commence à se caresser à travers le tissu. Des ondes électriques la font frissonner. Elle passe sur sa poitrine, son nombril, ses cuisses. Ses seins tendus la picotent. Elle frôle leurs aréoles larges et sombres, pince leurs tétons qu’Elle voudrait engloutir dans la bouche humide et chaude de l’Homme sous Elle, trempés de sa salive, érigés sous son souffle. Dix mille aiguilles au rouge descendent jusque dans son ventre, coulent dans son sexe, débordent de sa vulve. Elle se cambre, dressée sur ses talons, et sa robe se relève très haut, découvrant sa toison noire de jais où ses doigts commencent à se promener dans les poils.  Son toucher d’abord négligent s’affirme, glisse sur les lèvres entre ouvertes, s’égare dans les muqueuses, s’y enfonce, en ressort, s’attarde sur son bouton dur et gonflé comme un sexe d’homme. Son bassin danse et vibre au rythme de la musique qu’Elle suit sans y penser.

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Elle s’écrase davantage dans les coussins. Haletante, Elle renverse la tête en arrière sur l’accoudoir et pose une jambe sur le dossier pour s’ouvrir davantage à Elle même. Un courant d’air s’infiltre dans la pièce. Loin de la calmer, ce peu de fraîcheur, la touchant au vif de ses cuisses, porte sa chaleur à son comble. Sa conscience n’est plus que perceptions, ressentis, impressions, sensations de la présence de l’Homme dans son absence. Est - Elle seule? Est - Il enfin là? Elle n’en sait rien. Elle ne sait que le ballet désordonné de ses doigts qui s’affolent sur son sexe, sur ses seins.
Elle n’est qu’une boule de désir, de plaisir qui roule et se noie dans le métal en fusion d’un haut fourneau. Elle est le métal et le haut fourneau tout à la fois. Brutalement projetée dans le vide d’un tunnel obscur, elle explose au milieu d’étoiles filantes en retenant un feulement rauque de fauve. Elle jouit et retombe sur le canapé. Elle reste sans bouger un long moment reprenant peu à peu son souffle, léchant sur ses doigts la saveur forte de son orgasme. Le calme se rétablit dans ses entrailles.

Elle atterrit lentement dans la réalité et Elle L’aperçoit. Il est donc là! Depuis combien de temps? Elle ne L’a évidemment pas entendu entrer. Il est là, se réjouissant sans aucun doute du spectacle, la regardant avec un sourire amusé, presque moqueur. Il s’est déshabillé et porte l’évidence de son envie d’Elle. Il l’a donc vue et entendue jouir!... Cette dernière pensée la secoue de très doux  frissons. Sans honte et sans gêne, avec une souplesse féline, pour L’allumer davantage encore, Elle se relève, réajuste sa robe pour retrouver une tenue décente et s’approche pour l’embrasser. Long baiser qui prend son temps dans lequel les lèvres, les langues et les salives se mélangent. Elle Le sent énervé, pressé de la prendre. Mais Elle est pour l’instant provisoirement calmée, même si Elle sait bien qu’il suffira de bien peu de choses pour qu’Elle se rallume très vite. Elle ne va donc rien précipiter et contenir sans souci son impatience de mâle en rut. Elle est bien décidée à mater  son orgueil masculin et sa sûreté de Lui pour mener le jeu comme Elle l’entend. Elle connaît les hommes dans leurs désirs. Elle connaît l’Homme dans son désir d’Elle. Elle sait que son plaisir à Elle n’est jamais aussi fort que lorsqu’Elle se fait sa servante pour son plaisir à Lui. Elle ne se soumettra donc que pour mieux Le soumettre. Le servir pour mieux L’asservir. Dans une défaite qui sera sa victoire, Il finira par lui être sien totalement dans sa reddition absolue de mâle harassé par cette jouissance très longtemps différée. Elle sait, par instinct de femme, que tant qu’Elle le dominera, Il lui restera attaché, qu’Il ne pourra pas se passer d’Elle. 
Tels sont les hommes. Ils ne renoncent jamais à une conquête dont ils se désintéressent dès qu’ils y ont réussi. Et L’Homme, en cela n’est pas différent des autres. Et tant qu’Il ne la sentira pas complètement conquise, Elle ne Le perdra pas. Elle doit donc rester maîtresse du jeu de l’amour.

Quand Elle Le lâche et s’en éloigne, Elle s’amuse de la légère contrariété qu’Elle lit dans son regard. A bout de bras, Elle Le fait tourner sur lui - même et l’examine sous toutes les coutures,  découpant du regard, morceau par morceau, ce beau corps d’homme.
Sa nuque, ses épaules, son dos, ses fesses, ses cuisses, ses mollets, son visage, son torse imberbe et musclé, son ventre plat, dur et doux, son sexe revenu au repos et qu’Elle aime tellement sentir se dresser, dans sa main, dans sa bouche, contre ses fesses quand Il s’allonge sur son dos pour lui mordre la nuque...  Elle en a le feu aux joues.
Il est là, debout, immobile, presque pétrifié, dans sa posture maladroite. Il n’ose plus prendre d’initiative et attend qu’Elle veuille bien agir. Elle le sait, et Le faire languir un peu l’amuse.

A son tour, Elle veut Lui montrer son corps. Mais sans qu’Il puisse le toucher. Son envie d’Elle en grandira encore. Feignant l’indifférence la plus complète, ne Le lâchant pas des yeux, sans l’ombre d’un sourire, presque mécaniquement, Elle extrait ses seins de sa robe, lentement, l’un après l’autre puis la laisse glisser le long de ses jambes jusqu’à terre. Ils sont désormais également nus l’un à l’autre, et offerts par avance et sans restriction aux vagues qui se préparent à les emporter. Pendant qu’Il la dévore des yeux, Elle Le sent proche, si proche que les quelques centimètres qui les séparent s’effacent. Elle respire l’exaspération qui exsude par tous ses pores.
Sûre de sa nudité triomphante, Elle est la tentatrice sûre de plaire, la guerrière radieuse et armée de toute sa séduction, prête à la conquête de l’Homme qui, quoiqu’il en pense, ne lui résistera pas. Il est à Elle, vaincu d’avance sans le savoir. Tétanisé de désir, hypnotisé par son triangle noir dans les ondulations exagérément lascives de son bassin, son regard se floute pendant qu’Elle s’exhibe dans une danse indécente qui les rapproche imperceptiblement. Femme entièrement offerte mais jamais soumise,  il ne lui reste plus qu’à cueillir l’Homme. Elle guidera les élans de ses mains, de sa bouche, de ses reins en basculant son corps pour le lui rendre accessible, Elle, captera écoutera toutes ses requêtes pour les accomplir et en jouir.

Quand Elle Le colle contre Elle, Elle Lui agrippe les fesses qu’Elle pétrit, malaxe sans douceur, griffe du coupant aigu de ses ongles. Elle absorbe par sa peau toutes les fragrances de son corps. Elle renifle son odeur sous ses aisselles, dans son cou, sur son torse.  Il lui gémit ces mots fous et sans rime ni raison qui mettent le feu au sang en fouillant ses cheveux en broussaille. Son sexe se redresse quand Elle se frotte légèrement contre Lui. Elle le prend, le serre très fort entre ses doigts et commence de lents et longs va et vient pendant qu’Il l’embrasse et l’étreint comme s’Il craignait qu’Elle s’évanouisse et disparaisse entre ses bras. `
En se laissant couler comme un serpent contre Lui, Elle s’agenouille lentement en Lui caressant les flancs. Cette tige de chair, le pénis superbe objet de toutes ses convoitises, le membre roi incarnation en gloire de la virilité que son corps, jusque dans ses moindre fibres, réclame, lui saute alors à portée de sa bouche ouverte. Elle le prend du bout des lèvres, l’abandonne, le reprend, le rejette, l’y ramène. A ce jeu là, Il tente très vite de forcer le passage. Enfin, Elle Lui accorde la profondeur de sa bouche, ourlant ce phallus sur toute sa longueur de la langue. Respirant l’odeur moite et poivrée de ses aines, Elle se remplit de ce velours, le savoure longuement. Le temps passe au rythme du sang qui y bat, puissant, rapide et régulier. Elle l’aspire jusqu’à la racine, remonte, lèche l’extrémité par petits coups rapides avec une gourmandise de chatte. Elle empaume ces deux boules lourdes et chaudes pleines de son jus d’homme. Il s’en cabre un peu avec un râle. Elle Le rejette, Le reprend, Le trempe de sa salive qui déborde. Lui, Il s’accroche à ses épaules recherchant toujours une profondeur qu’elle lui refuse à nouveau.

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L’envie de l’Homme l’envahit, l’inonde, la bouleverse, jusque dans la moindre de ses cellules. Envie d’un joyeux corps à corps, peau à peau, membres mêlés, souffles échangés, Lui sur Elle, Elle sur Lui dans un combat féroce de caresses, de baisers, de griffures, de morsures, et de tant de d’autres choses. Pour cela, il faut un champ de bataille, un espace clos, bien délimité. Sa chambre, son lit.

Elle se redresse, Lui mordille le cou, Lui prend la main et L’emporte. En se couchant à plat ventre, Elle écarte largement les cuisses pour laisser libre l’accès à son sexe fissuré qui suinte. Il s’y penche et y dépose un baiser. Il la lèche doucement, superficiellement, par petits coups de langue. Des flammèches lui en courent sur la peau, se glissent sous sa chair. Sans bouger, Elle se laisse faire, goûtant dans une hyperconscience l’instant qui coule entre ses cuisses. Elle Le devine s’emballer lui aussi, son sexe entre ses omoplates s’agite. Elle s’abime dans un univers brumeux de sensations tandis qu’Il poursuit le lent travail de sape de ses résistances. Elle sait qu’Il cherche à la faire jouir. Mais Elle ne Lui cédera pas. Elle ne Lui offrira pas cette victoire, enfin, pas encore. Toujours ce jeu qui n’en finit jamais de celui qui fera jouir l’autre avant lui. Et ce soir, Elle est bien déterminée à gagner la partie. Elle ne veut pas Lui faire le plaisir de lui devoir sa jouissance. C’est Elle qui la Lui prendra quand Elle le voudra quand Elle Lui aura donné la sienne. Pour l’instant, Elle va le diriger jusqu’à sa déflagration finale.
Elle lui échappe, se soulève un peu et guide sa main qu’elle dépose sur sa toison trempée. Elle la bloque avant de Le laisser la frôler, déraper dans la dentelle de ses muqueuses chargées d’un liquide chaud et gluant. Quand Il s’y enfonce, son désir monte inexorablement dans ses reins, se diffuse et l’envahit jusqu’à la pointe des seins. Les yeux clos Elle se laisse aller à ce toucher d’expert dans une demi inconscience sans toutefois s’y abandonner totalement. Elle est ouverte à sa force indicible qu’Elle veut faire entrer en Elle jusqu’au fond de ses reins. Mais Elle veut toujours rester maîtresse du jeu, Lui montrer une fois de plus le chemin sur la carte de son désir, Lui faire lire son corps,  décrypter ses soupirs, déchiffrer ses gémissements. Encore, longtemps. Plus Elle attendra et plus Elle jouira fort.

Elle se dérobe encore, se relève, Le couche sur le dos et de la pulpe des doigts joue sur Lui comme sur un instrument de musique dont Il serait les cordes et Elle le vent qui Le balaie de ses cheveux, dessinant de mystérieux idéogrammes, d’étranges hiéroglyphes du bout des ongles sur sa peau. Attentive au moindre frémissement, au moindre tressaillement, Elle Lui suggère tous les possibles. Traçant des cercles sur son ventre, Elle évite soigneusement son sexe toujours et plus que jamais dressé et nerveux, Le contraint à l’immobilité, Lui refuse le droit de la toucher. De temps en temps Elle pose un sein sur sa bouche qu’Elle retire très vite. Elle est le chat et c’est Lui la souris. Mais le chat ne va pas manger la souris. Le chat est entièrement concentré sur le plaisir de la souris. Nul besoin qu’Il participe. Qu’Il s’abandonne, qu’Il l’oublie, la laisse agir, selon son seul bon gré. Elle s’allume, Elle - même dans et par le plaisir qu’Elle Lui dispense sans compter. Quand Elle voudra de ses caresses, c’est Elle qui décidera où, quand et comment. Elle lui suce les tétons sachant combien cela L’attise en Le regardant de biais. Il l’accompagne comme d’habitude en se masturbant. Il n’est pas pour Elle plus beau spectacle que l’Homme qui se prend en main. Elle éprouve à chaque fois un agaçant chatouillis au plexus solaire.

S’accroupissant sur l’Homme en Lui tournant le dos, Elle pose son sexe sur sa bouche. La saisissant solidement aux hanches, Il la  lèche, la tète, lape le pollen qui s’en écoule, introduit sa langue qui, vif argent, y frétille comme une truite. Il la fouaille, la trempe entre ses fesses qu’Il écarte, revient au centre de sa vulve. Elle se frotte, l’écrase, l’étouffe. Il reprend un peu d’air rapidement pour replonger entre ses cuisses. Se penchant vers ses pieds en s’appuyant sur ses genoux, Elle s’empare de son sexe. Elle le suce, le lèche, le mordille avec une frénésie d’ogresse affamée. Amant adroit, Il sait, Lui aussi, maîtriser son impatience. Il veut l’amener à la limite de sa résistance, à son point de non retour.
Ne pas Lui céder. Non, ne pas jouir maintenant. Ne pas Le laisser la faire jouir. Se retenir, encore. Contenir son envie de l’Homme en Elle. 

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Et Elle aussi peut L’amener  au bord extrême de l’orgasme. Elle amplifie ses caresses, à la limite de l’insupportable. Sans s’en rendre compte, Il va et vient dans sa bouche par saccades presque brutales. Elle ne Le retient pas. Mais quand Elle Le sent  prêt à gicler dans sa bouche Elle se détache de Lui et cesse tout mouvement. Le temps de retrouver un peu de calme. Elle en profite pour Le contempler, fascinée. Il est là, étendu de tout son long, les bras en croix, haletant, Le corps brillant de sueur, le sexe luisant, étincelant de ses liqueurs intimes. Une goutte perle au sommet de son sexe. Elle la ramasse d’un coup de langue rapide qui Le fait gémir.

Elle Lui prend la main et le contraint à se masturber. A Le regarder, percée par des lames brûlantes, une douleur exquise la tord. Reconnaissante de lui offrir son onanisme, Elle se met debout au dessus de son visage, jambes largement écartées, ouvre son sexe entre ses doigts, dégage son clitoris qu’Elle doigte frénétiquement. Elle repousse l’instant le plus longtemps possible où Elle Le possédera, Le possédera en Elle, au fond d’Elle.   

Mue par la force toute puissante d’une avidité incontrôlable, Elle s’assoit sur sa poitrine, se couche sur Lui en glissant son humidité sur sa peau  jusqu’à s’empaler sur sa tige dure comme l’acier trempé. Il est en Elle, enfin! Ne pas bouger. Elle veut profiter de cet instant magique où  Elle l’absorbe, le serre, l’enserre, le galbe, s’y en cherchant la fusion des chairs, pour ne faire de leurs deux sexes qu’un seul. Elle prend son visage entre ses deux mains et L’embrasse d’un baiser où finalement il y a plus de tendresse que de désir. Par petites contractions, Elle apprivoise, maîtrise fait sienne, cette puissance virile qui réagit par un léger tangage du bassin qui la transperce comme un bistouri charnel quand Elle se redresse pour offrir ses seins à ses mains et Le sentir enfoncé en Elle jusqu’à sa racine. Quand Elle les écrase contre son torse, Elle imprime son bassin de légers mouvements rotatifs. Il lui répond par de petits mouvements très souples. Bouche contre bouche, ils s’entredévorent maintenantde baisers presque violents.

Quand Elle Le renverse sans ménagement, c’est le ciel qu’Elle couche sur Elle et qui lui baise le cou, les oreilles, les épaules, les aisselles, les seins. Il attend un peu avant de la pénétrer.  Elle sent sa dureté d’homme remuer doucement contre sa toison. Pour L’inviter à s’immiscer en Elle, Elle relève ses jambes, les noue haut sur son dos pour L’accueillir toujours plus loin, toujours plus profond et aboucher leurs ventres au plus près. Il l’investit avec une douceur infinie qui lui brûle les entrailles en lui caressant les lèvres avec sa langue.

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Elle accueille désormais l’Homme en Elle sans condition, le serrant très fort entre ses bras, entre ses cuisses. Un long moment, ils restent ainsi sans bouger à écouter leur souffle, les yeux noyés dans ceux de l’autre suspendus dans un intense instant d’éternité. Noces sexuelle qui les font vibrer  sur la même longueur d’onde. Il bouge en Elle en effectuant de longs mouvements circulaires. Tant de douceur la fait fondre. C’est chaud. Elle s’abandonne à l’Homme qui maintenant est le maître du plaisir qui commence à l’inonder.

Mais non! Hors de question de Lui abandonner la victoire!  Ils sont trop près du final l’un et l’autre. Le jeu ne peut plus durer bien longtemps. Il va falloir en finir. Ils n’ont plus le choix. 

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Elle Le repousse une dernière fois, se couche sur le ventre et écarte ses fesses. Il fait glisser sa tige dans ce sillon qu’Elle relève, Lui tendant ainsi sa croupe à la rondeur impeccable, béante d’impatience. Puisque le dénouement est proche, qu’ils atteignent leur acmé dans la position qu’Il préfère entre toutes. Il la pénètre sans douceur mais sans brutalité. D’un coup d’un seul Il est au fond de son ventre. Elle L’y sent battre à une cadence rapide et désordonnée. Au bord de l’explosion. Et l’air se met à flamber. La chambre se liquéfie. L’Homme s’estompe. La tête lui tourne un peu. Elle se lâche dans un cri étouffé. Déchaînée, en proie à ses seuls désirs, Elle devient absolument sauvage, animale, chienne, louve, tigresse. Elle en oublie l’Homme en Elle. Il n’est plus que ce pivot igné, centre du monde autour duquel tout son être existe et sur lequel Elle s’acharne.  Il se penche sur Elle, la mord aux épaules, à la nuque, sous les aisselles. Elle frissonne sous ses coups de reins qu’Elle accompagne. Elle serre les dents, retient son souffle. Enfin Il se crispe en Elle une dernière fois avant d’exploser comme une fusée en vol et de la noyer de ses larges et chaudes giclées de sperme. Elle reçoit ce liquide enchanté comme une offrande.
Sans prévenir, un cyclone s’abat sur sa chair calcinée. Elle est giflée de vents et de lances de pluie, zébrée d’éclairs, secouée par le tonnerre d’une intenable et aveuglante volupté qui l’anéantit pour mieux la faire renaître. Elle chante le plaisir en rafale dans un déversement de larmes et de déchirures dont la violence pendant qu’Il continue à la moudre l’emporte dans un autre part dont elle ne reviendra que dans un dernier spasme, dévastée. Elle veut bien en mourir, si mourir c’est cela, dissoute dans un univers sans autre forme que la lumière.
Dernier cri de joie. Soupirs, gémissements. Elle gît, la tête dans l’oreiller pendant que le sexe de l’Homme, devenu inoffensif, dégonfle progressivement dans le sien et s’en retire.

L’amour est fini. La nuit est devenue tendrement tiède. Silence. Le corps à marée basse,  chacun écoute sa respiration apaisée et celle de l’autre. Quand tout n’est plus que calme, douceur et volupté, le silence qui suit l’amour, c’est encore... Dans l’accomplissement, post coïtum animalus non tristus. Quelques gouttes de la semence de l’Homme s’écoulent de ses lèvres d’en bas sur le drap en lui souillant les cuisses au passage. Mais  Elle conservera en Elle et jusqu'à la prochaine fois la puissance de l’Homme dompté par l’orgasme qu’Elle Lui a donné.
Il s’écarte d’Elle en lui baisant les pieds et s’allonge sur le côté sans un mot.  Elle ne veut pas ouvrir les yeux pour maintenir cette obscurité intérieure qui prolonge le partage accompli de l’ivresse. Elle sent à peine la main de l’Homme posée sur ses seins comme pour lui laisser un souvenir pendant qu’Il s’endort, incapable de résister plus longtemps à la fatigue bienheureuse qui succède à l’amour. 
Repue de désir, de plaisir, Elle Le regarde. Il conserve tout son mystère. Elle sait que si, par malheur, Il perdait cette part de Lui - même qui lui est inaccessible, Elle perdrait toute attirance pour Lui. Et tout désir aussi. D’ailleurs, n’est - ce que du désir qu’Elle éprouve maintenant pour l’Homme?  Elle chasse très vite cette question de son esprit. L’Homme est là, contre Elle, dans sa fragilité qu’Elle ignore mais qu’Elle devine. Dans son sommeil, on dirait presque un enfant.
C’est un homme. Il est l’Homme. Elle cale ses fesses contre son ventre. Elle est bien. Heureuse.  Son Homme. Demain sera un autre jour. A vivre. Avec l’Homme. Son maître et roi qu’Elle continuera de dominer sans vouloir le connaître. Pour Le garder.

Ils dorment. Et l’amour perdure. Dans le salon, les bougies ont entièrement fondu. Sous un rayon de lune par la fenêtre, une robe rouge jetée là, sur le sol, semble respirer son odeur.


François d'Alayrac - 11 décembre 2006





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Commentaires
A
L'écriture est toujours aussi belle... vous nous tenez en haleine... alors que nous connaissons la fin...
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  • Éros est un dieu libertin et anar qui prend plaisir à semer le désordre dans le coeur des hommes, se jouant de leurs lois pour n'en respecter qu'une seule, celle de l'Amour et du Sexe, cette grande force créatrice dont il est question ici.
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