DE LA GROSSEUR DE L’OBJET
La grosseur de l’objet a toujours été un sujet d’inquiétude chez les mâles de l’espèce humaine. Je dirais même que ça les obsède jusqu’à l’angoisse existentielle. Certains en sont devenus incapables d’une sexualité normale et satisfaisant, voire complètement impuissants.
Dès lors que le jeune garçon est confronté, la plupart du temps dans des vestiaires sportifs, aux autres, il ne peut s’empêcher de comparer son pénis à celui de ses congénères. Et là, il s’aperçoit que la nature masculine est d’une inégalité absolue. Il en est de toutes tailles et de toutes formes. Il se demande alors dans quelle catégorie il se situe. Et mis à part les vraiment très généreusement membrés, la majorité des autres, se situent dans la moyenne nationale, et c’est bien là leur drame. Ils rêvent d’en avoir une énorme, persuadés que l’efficacité de l’outil est lié à sa grosseur, ce qui évident n’a aucun rapport.
Il va alors redouter d’affronter le regard des filles, craignant de leur paraître ridicule et d’hypothétiques sarcasmes. Et si celles - ci n’en disent rien, c’est que, naturellement, elle est gentille mais qu’elle n’en pense pas moins. Ainsi fonctionne l’esprit masculin. Il semble bien pourtant que nos petites camarades d’étreintes s’en soucient comme d’une guigne. C’est vraiment un problème exclusivement masculin. Alors, pour rassurer tous ceux et amuser sans doute toutes celles qui me liront, je vais m’en référer au “Sublime discours de la Fille Candide”, manuel antique d’érotologie chinoise qui rapporte le dialogue entre ladite jeune fille et l’Empereur de Chine.
L’Empereur demanda :
- Pourquoi ces différences de taille, de grosseur et de dureté du trésor viril?La Fille Candide :
- Il es est de la variété des formes dont nous sommes doués comme du visage particulier à chacun. Les différences de grosseur, de longueur, de consistance font partie de dispositions naturelles que nous partageons. C’est pourquoi un homme de petite taille peut l’avoir mâle, un gars corpulent l’avoir mou et ratatiné. Certains en ont de quoi remplir un char, ou tout au moins de quoi avoir des prétentions, et d’autres l’ont noueux et musclé, mais sans que cela nuise à ce qui importe dans les rapports sexuels.L’Empereur demanda :
- En longueur, grosseur et consistance, ils sont tous différents, ces petits messieurs, mais cela fait - il aussi une différence dans l’art de jouir des rapports sexuels?
La Fille Candide répondit :
- La variations des formes dont nous sommes dotés, les différences de longueur et de grosseur, relèvent de l’aspect extérieur. Tirer jouissance des rapports sexuels met en jeu les sentiment intérieurs. Si l’on s’attache par l’amour et le respect, si l’on s’appuie sur des sentiments vrais, qu’importe sa longueur ou sa grosseur?L’Empereur demanda :
- Y _ t - il aussi des différences de consistance.La Fille Candide répondit :
- Gros et grand, mou et faible, il ne vaut pas un membre petit et court, mais ferme et dur. Ferme et dur mais grossier et brutal, il ne vaut pas le faiblard et mou de celui qui se montre doux et prévenant. Pouvoir atteindre en cette matière l’idéal du Juste Milieu serait en épuiser toute la beauté et toute la bonté.L’Empereur demanda :
- Des hommes de savoir qui vivent hors du monde savent se servir d’aphrodisiaques pour l’agrandir s’il est petit, pour le raffermir s’il est mou. Faut - il craindre de funestes conséquences ou en attendre une aide bénéfique dans la conduite de l’acte charnel?La Fille Candide répondit :
- Si les sentiments des partenaires s’accordent, la circulation des souffles se fera sans obstacle et ce qui était court et petit s’allongera et grossira de lui - même, ce qui était mou et faible se raffermira et durcira. Les hommes de savoir qui possèdent la Voie le peuvent. Aussi connaissent - ils l’art de nourrir la vie en prenant autant de femmes qu’ils veulent sans faiblir. Ainsi renforcent - ils leur yang au moyen du yin. par le contrôle de leurs inspirations et de leurs expirations, l’emprunt d’eau pour réduire leur feu, ils maintiennent leur trésor véritable ferme toute une nuit sans rien répandre.Si on utilise un aphrodisiaque aux cinq minéraux ou une prescription calorifique à base de rognons de chien de mer, brûlant à vide, la flamme interne assèche le vrai yang. LEs dégâts ne sont pas négligeables.
L’Empereur demanda :
- Ne serait - il pas interdit même à ceux qui possèdent l’art de nourrir la vie?La Fille Candide répondit :
- Lorsque le souffle circule, on s’unit quand approche le temps de le faire. On s’arrête au moment voulu. On ne se donne qu’à la mesure de ses forces. Le reste n’est que contraintes et égarements, qui mèneraient à la ruine et au délabrement même ceux qui pratiquent l’art de la longue vie. “Mieux vaut dormir seul une nuit que prendre des drogues trois matins de suite.” Telle était la mise en garde des sages d’autrefois.Et enfin, pour vous les filles :
L’Empereur demanda :
- Pourquoi y - a - t - il chez la femme, concernant sa porte de jade, la distinction entre haute, moyenne et basse?La Fille Candide répondit :
- La beauté de l’entrée du vagin ne réside pas dans sa situation mais dans son utilisation. Haute, moyenne ou basse, chacune présente des avantages qui lui sont propres. L’important est d’en faire l’usage qui s’offre. La moyenne convient en toute saison et ne présente d’inconvénient dans aucune position. L’impartialité du milieu la rend précieuse. La haute est mieux adaptée à l’hiver. L’homme peur se coucher sur elle, sous l’édredon brodé du lit. La basse convient à l’été. C’est que sur le banc de pierre, à l’ombre des bambous, il peut chercher le feu de l’autre côté des collines. Voilà ce qui est savoir monter la femme et se servir de son outil.In Le sublime discours de la jeune fille candide,
traduit et présenté par André Lévy, Edts Philippe Picquier
Voilà, je n’irai pas plus loin dans les commentaires. A vous d’en tirer vos propres conclusions. Je crois qu’il y a matière, non?
François d’Alayrac - février 2008