CETTE DENTELLE
Cette dentelle
Qui se découvre à l’orée de son jean,
Comme un soleil qui n’ouvre que la nuit
Et qui sourit
Sur un jardin qui glisse sur la mer.
Cette dentelle
Où se géométrise un alphabet du sexe,
Où se conjugue la vie à son delta
Et où s’accrochent mes lèvres
A une violette de Parme.
Cette dentelle
Du rouge sur blanc tendu comme un rideau
Et sous laquelle s’arrondit son envie
Quand mes doigts
Y rament à la marée montante.
Cette dentelle
Où viennent mourir toutes les parallèles,
Qui s’impatiente comme un arc vers le ciel,
En attendant
Que j’y perde le sens de ma rivière.
Cette dentelle
D’où coule très fine
L’odeur poivrée du temps
En s’enroulant au cul de ma comète
Libère des mots qui restent à inventer .
Cette dentelle
Qui se referme sur le haut de ses cuisses
Pour contenir la joie transfigurée,
Cette dentelle
Où je me rends chez un fleuriste.