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30 avril 2009

FAIRE L’AMOURJe t’envoie, ce soir, en ton

FAIRE L’AMOUR

Je t’envoie, ce soir, en ton absence, les mots fous de mon rêve, à cueillir sur ma peau, quand le temps nous en reviendra. Tu les liras peut être si tu en as l’envie. Tu en rougiras sans doute. Tu en frémiras et me souffleras “poursuis, tes mots sont frôlement de plume sur mon dos et j’en tremble”.

Tu sais, j’ai connu bien des femmes avant toi. Si certaines furent décevantes, la plupart  furent femmes éblouissantes. Cependant, malgré leur art consommé d’aimer, aucune n’a pu t’égaler. Pas une, je te l’assure, n’a eu cette jubilation du désir, cet instinct du plaisir, le tien et celui de l’Autre, cette subtilité dans la  volupté. Nulle n’aura fait montre de cette générosité dispendieuse dans les caresses qui arrivent infailliblement au bon moment au bon endroit. Amante prodigue, tu dépenses, tu te dépenses, tu me dépenses sans compter. Par quel miracle chez toi, le don n’épuise jamais une richesse en perpétuelle expansion? Pas une ne s’est concédé et ne m’a concédé tant de liberté. Jamais la mise en scène n’a été aussi somptueuse dans sa spontanéité, sans tromperie, sans masque, dans l’honnêteté totale d'être simplement ce que nous sommes. Dans l’alchimie de l’amour, du sexe et des sens, de tous les sens dans leur acuité extrême, tu sais faire de la luxure une œuvre d’art. Faire l’amour avec toi, c’est me projeter au delà de moi - même, dans la joie de la chair accomplie conjuguée à la chair accomplie.

Ton corps. Ton corps d’épices. Ton corps respirant, ton corps transpirant, ton corps soupirant, ton corps gémissant, ton corps hurlant, ton corps enfin parlant, parlant ce langage qui n’appartient qu’à toi et dont je suis seul à pénétrer les arcanes. Ton corps hypnotiseur, abandonné dans le sommeil ou en attente vive de la caresse quand il vaporise cette imperceptible vapeur qui est son haleine intime. Ton corps que je découpe au scalpel de mon regard.  Architecture merveilleuse de précision. Ton visage familier et toujours surprenant, tes seins, jumeaux légèrement dissymétriques, ton ventre, tes genoux, tes jambes, ton dos, tes fesses, tes pieds, ton sexe de dentelle, triangle blond où se cache sous la toison le centre de toi - même.  Là est le seuil de la porte toujours ouverte sur la seule jouissance de vivre et qui m’accueille en pleurant d’allégresse. Quand tu jouis sous ma bouche, tu es femme fontaine. Et je suis gourmand de ces jus lourds et gluants qui coulent dans ton orgasme. Et je ne parle pas du sillon de tes fesses où parfois tu décides de m’arrimer. Plaisir rare et précieux. Toujours inattendu. Ton corps. Fascination, envoûtement. Y-  a - t - il une seul endroit où je n’ai jamais passé les doigts, les lèvres, la langue et même le sexe? Ton corps qui exige de moi  l’attention la plus scrupuleuse à ses frémissements qui sont autant d’invitations à t’aimer. Tu soupires qu’il n’a plus la fraîcheur, la fermeté de la jeunesse, qu’il n’a plus la même légèreté et qu’il subit l’usure du temps. Mais il n’est alourdi que des traces de l’histoire de ton intimité, de tes blessures, de tes jouissances. Ses marques sont tout à la fois le paysage de ta vie et le voyage dans lequel je te lis. Voyageur attentif, j’en suis, de mes ongles coupés courts, tous les chemins secrets, labyrinthe où se cachent les oasis offertes à mon errance sans fin. Ton corps enfin, mon domaine secret, où je laisse à chaque fois  le fer rouge indélébile de l’étreinte. Son feu qui nous consume ne produit pas la cendre, mais la lumière qui nous habille, nous embrase et qui nous fait danser au delà de la raison.

Ainsi, tu es femme de chair et de sang. Ta chair est ton âme, visible, palpable, goûteuse, odoriférante, audible dans ses frissons d’eau vive sur les rochers. Tu es femme solaire, libre, incarnant cette beauté rare que tu diffuses autour de toi, que tu vaporises  sur moi comme un parfum. C’est ainsi que tu as réussi à me réconcilier avec mon propre corps contre lequel je suis resté fâché si longtemps. Je n’ai plus honte de ma nudité désormais. Et je m’en sens homme, homme réalisé.  Et j’en consens d’avance à toutes tes fantaisies supposant sans aucun risque d’erreur que tu accèdes à toutes les miennes.

Pour moi vois - tu, c’est toujours l’étonnement de la première fois. Avant même de te toucher, je dois te reconnaître  te redécouvrir pas à pas, refaire à nouveau le chemin si souvent parcouru et pourtant resté mystérieux, reconstruire sur le souvenir gardé du jour précédent la réalité de ta peau et de ses frissons. Il me faut me blottir sans brutalité dans la chaleur animale de ta tendresse, me soumettre à toi, l’insoumise, la sauvage, l’indomptée même si tu me mets à l’affiche dans ton lit. A chaque fois, tu ne m’apprends pas à faire l’amour, j’ai, depuis longtemps, trouvé le monde d’emploi. Avec la perversité de ton innocence, sur tes routes de la soie, tu m’apprends à aimer  à ne plus me contenter de faire, mais à être. Tu me transmets l’art fou et merveilleux de trouver l’extase dans l’inflexible volonté de trouver celle de l’autre. Faire l’amour avec toi est une chose très belle, très douce, très simple et très joyeuse. J’y suis vivant et sincère jusqu’aux os parce qu’entre nous, en nous, sous tes doigts du désir est né l’amour.

Dans chacun de tes gestes où tu te déploies, me déploies, naturellement, c’est la fusion absolue de la liberté illimitée. Rien ne nous est interdit dans nos jeux. Tout nous est permis. Nous ne nous refusons jamais rien dès lors que ce n’est pas au désagrément de l’Autre. Tu m’ouvres tes bras, tes jambes, tu m’offres ton ventre, sans le moindre calcul. Par  pure envie de moi tu prends ma bouche et le monde bascule. Nous inventons alors mille et mille variations d’une symphonie amoureuse dont nous sommes tout à la fois la partition, l’instrument et le virtuose. Notre imagination ne connaît pas de borne. Il suffit que tu te penches sur moi et  les choses se mettent en place, se déroulent sans que l’on n’y pense. Nous ne faisons l’amour qu’avec cette force qui n’est jamais violence mais dont rien ne peut faire reculer la douceur. C’est toi qui glisses ma racine, au moment que tu as choisi, dans ton humus détrempé pour que nous y faire germer, pousser, s’épanouir dix mille fleurs de joie qui crépitent. Jusqu’à la déflagration finale qui nous lance dans un monde sans autre forme que celles de la lumière. Nous sommes deux guerriers au combat. Vaincre l’Autre, c’est le faire jouir et pour en appeler à sa vengeance. Et le jeu continue pour la gloire du vaincu désormais maître du champ de bataille où le provisoire vainqueur finit immanquablement par lui rendre les armes. Ainsi, souvent, je te sens palpiter dans tes muqueuses en t’accrochant très fort à moi pour qui c’est parfois à la limite de la douleur. Tu jettes alors un cri rauque destiné au ciel qui nous couvre.

Là est mon triomphe. Tu as jouis. Mais ton orgasme ne peut pas être complet sans le mien. Calmée, mais d’une inexorable détermination, tu m’imposes le rythme et le balancement de tes hanches en me suppliant de te prendre, de te baiser, de mélanger nos plaisirs.  Cruel je te résiste, te fais attendre. Je franchis en t’inondant. Enfin comblée, tu me gardes en toi, sur toi. Comme une fleur qui s’endort, tes cuisses béantes toute à l’heure se replient sans hâte autour de mes reins. Nous restons ainsi, siamois immobiles noués par leurs sexes, épuisés et repus de nous - mêmes, à reprendre notre souffle, suspendant le temps dans les yeux de l’autre, dans l’exquise lassitude qui ralentit quelques instants l'enthousiasme de la passion. Dans cet instant, et peut être plus que jamais, l’amour demeure une invitation constante à la joie de vivre.

Intense dialogue muet dans lequel nous échangeons dix mille choses indicibles dans l’exultation d’être toujours ensemble. La communication silencieuse possède un champ infiniment plus vaste que la parole. “Je t’aime” dit avec les yeux est autrement plus puissant que n’importe quel mot. Notre silence est musique extatique avec son poids, sa senteur, sa présence, comme une pression, sa puissance qui se meut autour de nos corps, matière extensible, rétractable mobile et conductrice des flux, des vagues qui continuent à nous agiter.

Dans cet espace de mots au delà des lèvres, tu échappes à mon étreinte pour te coucher sur le ventre, encore en demande. Je pose la main sur toi pour l’y laisser aller selon son inspiration. Je ne la contrôle plus. Elle va, elle vient, elle vole, effleure, appuie sa caresse, trace de mystérieux signes kabbalistiques. Ma main folle de toi est vive, légère. Je veille à ce qu’elle ne te soit jamais pesante. Suggérer, juste suggérer tous les possibles à venir que je laisse à ta convenance. Tu fermes les yeux sur un dernier baiser, presque chaste. A ce moment là, la vie, le monde nous appartiennent. Nous pouvons nous endormir. Demain matin, sans doute, tu me réveilleras avec tes doigts, avec tes bras, avec ta vulve affamés de moi, affamés de toi, affamés de nous.

Après l’amour, le jeu ne cesse jamais. Les anges passent. Eux sont bavards et ils témoignent que nous avons l’apanage du bonheur qui est celui des amants de talent,  que je t’aime et que je désire, que je te désire parce que je t’aime, que je t’aime parce que je te désire. Et que je te resterai amant fidèle ne pouvant définitivement partager qu’avec toi les avants, les pendants, les après, tous si délicieusement fous.

Ton absence, ce soir, m’aura plombé. Mais il y eu les mots du rêve.








François d’Alayrac / avril 2009

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Commentaires
L
Que deviens tu ? Marie-Véronique
F
Merci vous deux. C'est étrange. Ce texte, dont je suis un peu fier, c'est vrai, mais l'ego poétique est toujours surdimensionné, en général a touché la gente féminine mais la gente masculine y a moyennement goûté.<br /> <br /> Bon. Par quel mystère?<br /> <br /> François
B
François,<br /> Je n'ai pas résisté à mettre une fois de plus un de tes écrits sur mon blog... Un pur ravissement comme toujours que de te lire...<br /> Marion ==> En effet peu de gens peuvent se targuer d'avoir vécu "la quintessence de la fusion" mais savoir le coucher sur une page et le décrire avec un tel brio me laisse aussi sans voix.
M
Petit frère!<br /> Je suis submergée d'émotion à la lecture de ce témoignage amoureux: émue aux larmes. Touchée, du plus profond de mon être...Tu viens d'écrire en partage la quintessence de la fusion...Cette éternité rare qui n existe pour beaucoup qu'en rêve. Du plus vrai de mon coeur, je t'aime, frère loup
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