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25 avril 2008

LE TAOÏSME ET LE SEXE

La société traditionnelle chinoise ne fut pas davantage libérée sexuellement que les sociétés occidentales qui lui étaient contemporaines. Y parler de sexe ne se faisait pas. Cet interdit s’appliquait évidemment aux femmes dans toute sa rigueur. Une épouse bien née et bien élevée ne devait jamais exprimer à son époux son envie de faire l’amour, à moins d’être une renarde, créature maléfique parmi toute. Gare  à celui qui lui tombait entre les pattes! Une mort rapide lui était assurée par excès de sexe. A contrario, la femme était soumise, et sans discussion possible, à tous les désirs de son mari. Son devoir de réserve et d’obéissance s’étendait jusque dans la chambre conjugale. Elle ne pouvait que la seule responsable des dysfonctionnements sexuels du couple. Et son époux était - il impuissant ou éjaculateur précoce? C’était à cause d’elle, mauvaise épouse qu’elle était! En Chine comme ailleurs, la pauvre était responsable de tous les malheurs du monde. Situation enviable s’il en fut! Les choses changèrent avec Mao et sa bande des quatre. Mais elles ne s’améliorèrent pas pour autant. en ces temps là, en effet, le désir, le plaisir, l’amour étaient des valeurs bourgeoises, féodales, contre révolutionnaires. Le prolétaire radieux ne pouvait y gaspiller une énergie toute entière dévouée à la lumineuse révolution de “l’homme nouveau”. On sait bien ce qu’il en advint. Notons qu’en dehors de leurs prêches qui valaient ceux de nos curés, rabbins et autres talibans, Le Grand Timonier chassait la pucelle et sa chère femme se roulait dans une fange sexuelle sans limite, à l’instar des impératrices Wu et Tseu Hi. Depuis, certes, la situation évolue, grâce à l’indépendance économique de la femme. mais comme en Occident, il s’agit bien plus d’un combat pour le pouvoir que d’une véritable évolution menant à l’égalité et à l’harmonie entre l’un et l’autre.

La civilisation classique chinoise fut donc toute aussi restrictive et puritaine que le judéo - christianisme. Cependant, c’est tout de même en Chine que naquit une philosophie d’esprit libertaire, pluri millénaire mais toujours d’une modernité étonnante, le Taoïsme. Ce n’est pas une philosophie se satisfaisant de pures vues de l’esprit, mais concrète, pragmatique, basée essentiellement sur l’observation attentive de la Nature et de ses phénomènes. Elle se préoccupe de tout ce qui fait la Vie, l’Humain, sans jamais ne rien négliger.

Elle s’articule autour de huit principes appelés les Huit piliers ou Pa koua, à savoir ,a philosophie, la revitalisation, la diététique, la médecine, la pharmacopée, le succès, la maîtrise, et enfin la sagesse sexuelle. On entrevoit déjà la place que le sexe y occupe. il n’est évidemment pas question de tous les développer ici. Retenons seulement qu’ils forment un ensemble indivisible de pensées et de pratiques dont le seul et unique but est le bien être et le développement de l’homme total, j’entends par là, l’homme dans ses dimensions physique, énergétique, psychique et spirituelle. Mon propos ne concernera que le pilier de la sagesse sexuelle dont l’application représente la véritable révolution sexuelle que tant sont aller chercher et cherchent encore en vain, au delà de la notion de péché originel mais sous la coupe névrotique et névrosante de Freud et de la psychanalyse.

Les premiers Sages taoïstes furent des médecins qui ne pouvaient concevoir la santé, la maladie et le soin que de manière globale. Ils se sont donc penchés sur la sexualité en l’incluant naturellement dans les pratiques d’hygiène vitale. Et pour eux, il ne peut y avoir de saine sexualité sans hygiène de vie globale, au hasard une alimentation équilibrée et la pratique d’une gymnastique de santé tel que le Taï chi ou le Gi gong.

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Axiome de base, toute velléité de chasteté, de continence est contre nature. Les anciens Taoïstes avaient constaté que le sexe omniprésent dans la Nature en était l’énergie fondatrice, la source même de toute Vie, la Vie elle - même. On ne peut donc jeter d’opprobe ou d’anathème sur ce phénomène naturel. Jamais moraliste ou moralisateur, le Taoïsme ne condamne rien des jeux sexuels qui se déroulent dans la Nature. Ainsi ne rejette - t- il pas, par exemple, l’homosexualité ou la masturbation, largement répandues dans le règne animal, du moins chez les grands mammifères. Il n’a d’autre morale, d’autre éthique que celles de la Nature, les seules qui ne varient ni avec le temps ni avec le lieu, intemporelles, universelles. Au contraire des règles humaines, à géométrie variable selon comme le vent souffle.

Le sexe occupe donc une place importante dans la philosophie taoïste. Les traités sexuels sont nombreux et certains sont fort anciens. Ils décrivent l’acte sexuel dans toutes ses variantes avec une infinie poésie et sans pudibonderie aucune. Quoique très fleuries, leurs descriptions sont très réalistes, très explicatives, soutenue par une riche iconographie. Ils demeurent près du lit conjugal pour que l’on puisse les consulter, que les plus ignorants puissent s’initier, les plus pudiques s’enhardir, les moins imaginatifs y trouver des idées. Malgré le puritanisme ambiant, ils sont fort répandus et lus dans la bonne société chinoise et ils font partie des jeux amoureux du couple. Tout à fait pratiques, ils s’adressent autant à l’homme qu’à la femme. Ils font, du reste, partie du trousseau de la jeune épousée. Loin de tout esprit de performance et, à ma connaissance, de toutes les prouesses gymniques du Kama soutra indien, ils traitent de la meilleure façon de faire l’amour, de se donner du plaisir en faisant durer l’acte sexuel, d’avoir une descendance, de conserver un bon équilibre général.

C’est ainsi que se développa au cours des siècles, une véritable culture sexuelle, culture sexuelle au sens intellectuel du terme, culture sexuelle dans le sens de découverte et de développement de soi, culture sexuelle qui s’appuie sur les principes suivants :

L’énergie sexuelle est notre énergie de base.
Le sperme et l’ovule sont l’entrepôt de cette énergie.
La relation, sexuelle contribue à entretenir l’équilibre entre le yin et le yang.
Elle ne peut être de bonne qualité sans une alimentation saine, un exercice physique suffisant mais sans excès
L’activité sexuelle doit être basée sur l’amour. Sans amour elle peut être nuisible.
Toute activité sexuelle doit se dérouler de façon vertueuse, c’est à dire sans instinct de domination, de possession de l’autre mais dans une parfaite égalité entre les partenaires dans le partage du désir et du plaisir.


Une vie sexuelle active et satisfaisante est une composante essentielle de santé globale et  elle est garante de longévité. La frustration sexuelle ne peut qu’entrainer toutes sortes de maux. Et Freud qui croyait avoir tout découvert! La pratique sexuelle fait partie de la Nature. Elle est conforme à ses lois. Désir et jouissance sont le fondement de la Vie en général et humaine en particulier. Nul ne peut s’en priver ou en être priver sans dommage. Faire l’amour est une condition sine qua non de l’équilibre et de l’harmonie individuels et entre les individus. Faites l’amour pas la guerre, le slogan bien connu des hippies est en fait un principe taoïste!

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Bien avant les découvertes des modernes neuro - sciences et de la psychologie, les Taoïstes, par une simple mais attentive observation en étaient arrivés aux mêmes conclusions. Se préoccuper de sexualité, c’est se mettre à l’écoute de l’être humain dans toute sa complexité, envisager toutes ses difficultés à vivre, ses angoisses, sa souffrance. Car la sexualité est le fondement et le moteur de toute vie. C’est l’énergie qui en assure l’apparition, le développement, c’est l’énergie de toutes nos potentialités d’épanouissement, d’aptitude au plaisir, de notre capacité à être libre, à nous transcender. C’est la seule énergie, mais quelle énergie!, dont nous disposons pour simplement être capables d’aimer l’autre et pour accepter d’être aimé de l’autre. Le Taoïsme, et à juste raison, en a même fait une énergie auto curatrice puisqu’il recommande même de faire l’amour lorsque l’on est malade. Il a ainsi codifié les positions curatives spécifiques à telle ou telle pathologie. Cela peut faire sourire, mais... Mais quand on veut bien connaître et reconnaître le lien entre le corps et l’esprit... En langage moderne cela s’appelle de la psycho - somatique. A condition de respecter les enseignements, finalement simples, taoïstes d’hygiène de vie, le choix des partenaires, d’observer un parfait respect de soi et des autres, l’épanouissement sexuel est la voie royale, accessible à tous, d’accomplissement de soi.

L’art d’aimer chinois n’existerait certainement pas sans le souci constant qu’il a du plaisir féminin. Tous ces textes merveilleusement ciselés n’auraient jamais été écrits. Et le Taoïsme amorce par là sa révolution sexuelle. En effet, la femme n’y est plus considérée comme un objet du plaisir mâle, elle nest plus cette pauvre chose soumise et passive. Au contraire, elle est actrice dans l’acte sexuel à l’égal de l’homme. Elle occupe, par nature et nécessairement, un rôle prépondérant en matière de sexe.

C’est dire quelle place le Taoïsme lui reconnaissait au sein de l’univers, dans la société, dans la famille, dans le couple. Il y a plusieurs millénaires, la question de l’égalité des sexes ne se posait même pas tant elle était déjà une évidence pour ces vieux Sages.

Au contraire, les Taoïstes considéraient la femme comme sexuellement supérieure à l’homme. Les manuels sexuels mettent en exergue l’inépuisable source d’énergie qu’elle est. Naturellement - poly orgasmique, ses possibilités de jouissance sont illimitées alors que l’homme, une fois qu’il a éjaculé perd toute sa puissance. La femme, elle, n’a aucun besoin de temps de récupération entre deux orgasmes. Elle ne subit aucune déperdition d’énergie. En puisant à cette source, l’homme se régénère et accroît sa propre énergie jusqu’à en devenir, nous assurent les anciens Maîtres, immortel. Au delà de cette anecdote, l’homme peut devenir lui aussi multi - orgasmique. Mais ceci fera l’objet d’une autre page sur ce blog.

Pour conclure, je ne suis pas loin, quant à moi, de penser que les Taoïstes avaient une conception matriarcale de la société tant ils reconnaissaient à la femme non seulement un rôle prépondérant, mais aussi d’initiatrice. L’Empereur jaune lui - même, premier et mythique souverain - fondateur de l’empire, fut initié aux arcanes de la sexualité par une femme, la Jeune fille candide. La femme, centre de la vie sexuelle et de tout ce qui en découle, est le pivot de la vie qu’elle conçoit, porte et met au monde, protège tout au long de sa croissance jusqu’à sa maturité. Mais allons plus loin encore. C’est par elle que se réalise la grande alchimie universelle, le grand œuvre de la transcendance du Yin et du Yang dans une union sexuelle parfaite qui correspond à celle du ciel et de la terre dont sont issus les dix mille êtres. Elle est la pierre philosophale par laquelle l’homme peut transformer son plomb en or dans une vision cosmologique des phénomènes humains dont elle est le l’indispensable catalyseur.














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Commentaires
M
Si vous êtes intéressé par l'utilisation des exercices taoïstes dans le contrôle de l'éjaculation, je vous conseille le site tao-sex:<br /> http://www.tao-sex.fr
K
et un pavé trop long non lu ! !! j'me permets cette tite remarque pour vtre retour... ds articles moins long d'un tier ou deux, c'est vite plus agréable à aborder, à commenter !
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