MONSTRE SACRE
Allongée, indolente,
Monstre sacré déposé sur mon cœur,
Elle mange de la luxure
Comme un pain quotidien.
Parfumée d’impudeur,
Les seins illuminés,
Elle se tord dans ses draps
Me tenant dans ses jambes.
Suant de la braise
Au creux de ses aisselles,
Elle est la main d’acier bouillant
Qui me force et me plie.
Elle possède l’habileté
De la volupté patiente
Dont elle m’enrobe
Comme une huile au jasmin.
Amante virtuose
Ses mots se confondent aux caresses
Dans un corps à corps
Jusqu’à l’exultation.
Elle sait l’art d’entrelacer
Aux chaleurs du regard
Les effluves du désir
En me clouant sur la nuit.
Et elle connaît la science antique
De la douleur savoureuse
Où je perds ma conscience
Dans des charbons ardents.
Malgré l’usure
Elle est sublime.
Oubliant le temps qui passe,
Je l’aime.